La fin de l’année 2022 a montré encore une fois que le combat mené pour les droits des femmes n’est pas terminé. Partout dans le monde, les femmes sont encore sujettes à des discriminations et à la répression de leurs droits fondamentaux. La situation est préoccupante dans plusieurs pays à travers le monde, comme en Afghanistan, en Iran ou encore aux Etats-Unis où le droit à l’interruption volontaire de grossesse n’est plus garanti dans l’ensemble du pays, mettant à mal le combat mené pour le droit à l’avortement et l’accès aux soins de santé pour les femmes. La Turquie quant à elle a enregistré un chiffre record de féminicides en 2022, au lendemain de sa sortie de la Convention d’Istanbul, premier traité international qui vise à prendre des mesures contraignantes concernant les violences faites aux femmes et à identifier et poursuivre les auteurs de ces violences. Dans ce pays, en moyenne, une femme est tuée chaque jour sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint. Du côté de l’Amérique latine, un hôpital brésilien a refusé l’avortement à une jeune fille de 11 ans victime de viol, procédure pourtant légale. A la suite d’un combat juridique éprouvant, la fillette a enfin pu avorter, un événement parmi tant d’autres qui témoigne du sexisme institutionnel. La situation est également alarmante en Europe : l’Espagne qui a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité nationale – le seul Etat européen à avoir une juridiction spécialisée dans les violences de genre –, enregistre une forte augmentation des féminicides dans le pays. Ces régressions nous montrent que nous devons poursuivre notre action pour défendre fermement les droits des femmes à travers le monde.
Pourquoi cette journée ?
La journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars ne consiste pas à fêter la femme, vision stéréotypée et erronée encore très présente dans l’espace public, mais à mettre en avant les inégalités, le sexisme, les violences et les discriminations dont les femmes font l’objet et à revendiquer une totale égalité entre femmes et hommes.
Officialisée en 1977 par l’Organisation des Nations unies, la journée internationale des droits des femmes est célébrée dans les quatre coins du monde à cette date. Cette journée permet de porter une attention particulière et de sensibiliser tout un chacun aux inégalités de genre, à la situation des droits des femmes dans le monde ainsi qu’aux discriminations qui touchent les femmes au quotidien. D’après une étude réalisée par Amnesty International en 2020, les femmes et les filles sont surreprésentées parmi les victimes de viols et de violences sexuelles en Belgique. Les femmes, sont également beaucoup plus exposées au harcèlement de rue et à la violence conjugale, et certaines en meurent. Par ailleurs, c’est également l’occasion de montrer les différentes avancées réalisées en la matière et de mettre en avant les femmes qui luttent pour éliminer les inégalités.
La situation des droits des femmes en Belgique
Bien que la Belgique soit une bonne élève en matière des droits des femmes, des inégalités existent encore. Parmi celles-ci, on retrouve une inégalité salariale et professionnelle, une inégale répartition des tâches domestiques, le sexisme dans la publicité, les stéréotypes de genre, les violences sexistes et sexuelles encore présentes à l’encontre des femmes… la liste est longue.
Soucieux de la question, les différents Gouvernements belges ont pris diverses mesures à leur niveau. Parmi celles-ci, se trouve le « Plan droits des femmes 2020-2024 » adopté par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui vise à renforcer les droits des femmes, sans distinction de genre, sexe, culture, etc. L’objectif de ce plan est de lutter contre les inégalités de genre et de combattre particulièrement les violences faites aux femmes.
Il se décline en 4 axes :
- Lutter contre les violences faites aux femmes
- Déconstruire les stéréotypes et agir sur les représentations
- Assurer une meilleure représentation des femmes dans tous les secteurs professionnels et à tous les niveaux dans les instances de décision et postes à responsabilités
- Faciliter la conciliation vie privée – vie professionnelle
Chacun des axes recouvre diverses mesures. Citons par exemple la lutte contre le sexisme dans la publicité, la prévention des violences gynécologiques et obstétricales ou encore l’accompagnement de la maternité en prison. Par ailleurs, Wallonie-Bruxelles International œuvre au quotidien à une intégration de la notion du genre dans l’ensemble de ses politiques et actions afin de lutter contre toute forme d’inégalité entre femmes et hommes. Afin de coordonner son action internationale, WBI a choisi une thématique bisannuelle, dans laquelle les actions menées par tous ses agents pourraient s’inscrire.
La thématique de l’année 2023-2024 est « La place des femmes dans l’espace public ». Dans cette perspective, WBI a décidé de mettre un coup de projecteur sur la place des femmes dans le sport, amateur et de haut niveau et de donner la parole à trois sportives pour nous parler du sexisme encore trop présent dans le milieu sportif. Par ailleurs, le « Plan droits des femmes 2020-2024 » comprend également plusieurs mesures visant spécifiquement le milieu sportif.
Dans ce cadre, nous avons rencontré trois membres du collectif « Balance ton sport ».
Introduction aux vidéos :
https://www.youtube.com/watch?v=iwHUp85x8mU
- Agathe Duclot et Lorraine Willocx, deux joueuses de rugby amatrices, sont co-fondatrices de la page « Débrief du vestiaire » sur les réseaux sociaux qui met en lumière le sexisme dans le sport. Elles sont par ailleurs membres de « Balance ton sport », un collectif qui réunit plusieurs sportives et sportifs dont l’objectif est de dénoncer les discriminations et les violences sexistes dans le milieu.
- Anna Van Bellinghen, sportive professionnelle d’haltérophilie, a représenté à plusieurs reprises la Belgique lors de compétitions internationales, notamment aux jeux olympiques d’été à Tokyo en 2020. Médaillée une multitude de fois aux championnats d’Europe d’haltérophilie, Anna Van Bellinghen est également une sportive engagée dans la lutte féministe. Elle a notamment dénoncé le sexisme présent dans le milieu sportif à travers la lettre ouverte adressée par le collectif « Balance ton sport ».